Une pièce montée, Blandine Le Callet

Bérangère et Vincent se marient. C’est l’occasion pour toute la famille de se retrouver. Une vraie réunion de bourgeois, de cortège d’enfants d’honneur parfaits, tous beaux et bien habillés.

Dans le roman de Blandine Le Callet, chacun à la parole : Pauline, la nièce de Bérangère. Une petite fille agrébale, ouverte et lucide. Bertrand, le curé qui ne sait plus trop où il en est et gâche un peu la messe. Madeleine, la grand-mère de Bérangère, femme extravagante et plutôt drôle. Hélène, la mère de Pauline (la femme du frère de Bérangère) qui est devenu malheureuse après dix ans de mariage et trois enfants. Marie, une soeur de Bérangère, le vilain petit canard de la famille avec son sac arrosoire et son chapeau à plumes. Jean-Philippe, l’oncle de Bérangère, vilain petit canard de la génération d’au-dessus qui n’a pas épousé une fille de bonne famille mais qui après de nombreuses années de mariage est toujous aussi amoureux. Vincent, le marié donc. Damien, un cousin qui a l’habitude d’aller aux mariages pour gagner un pari, celui d’embrasser et peloter les filles les plus moches ou les “belles vieilles”. Et enfin Bérangère, la mariée, la reine de la journée.

Ce livre devait être drôle eh bien ça ne m’a pas fait rire du tout ! J’ai été plus qu’énervée par ces conventions de mariage, cette Bérangère qui veut absolument avoir une liste de mariage pour avoir de l’argenterie et de la vaisselle…

J’ai lu ce livre dans le cadre du challenge lunettes noires et pages blanches” (après être aller voir le fim car j’ai toujours été déçue après être allée voir un film adapté d’un livre que j’ai lu et je n’avais jamais testé la lecture du livre après la vision du film). Du coup, j’ai d’abord tout analysé, les moindres différences etc. J’ai donc eu du mal à entrer vraiment dans l’histoire. Puis j’ai arrêté de faire des comparaisons avec le film et honnêtement, je ne sais pas si c’est parce que j’avais vu le film (qui ne m’a pas plus plu que ça) mais je n’ai pas trouvé beaucoup d’intérêt à ma lecture.

Je n’ai pas ri, je n’ai pas été émue, j’ai été un peu énervée de voire ces gens si riches dépenser 300 euros et des poussières pour un chapeau (quoique ça c’était Marie, “le vilain petit canard” de la famille de Bérangère, personnage plutôt drôle et attachant). Mais sans ça, voilà, je n’ai tout simplement ressenti aucun intérêt à lire “Une pièce montée.”

Par contre, c’est intéressant de voir la différence avec le film. Film qui, sans m’ennuyer, ne m’a ni fait rire ni vraiment plu. C’est sûr que les histoires de mariage comme ça dans des familles richissimes qui vous-voient leurs parents, ça me passe complètement au dessus. Alors je sais que, au départ, c’est censé être une critique justement de cette société mais, je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi, je ne l’ai pas du tout vu sous cet angle là.

Ce qui est vraiment intéressant c’est de voir comment le réalisateur du film a absolument tout mélangé. Pour en faire une histoire au final plus touchante que celle du bouquin.

Alors attention, là je vais être obligée de faire des spoilers !

Dans le film, le curé gâche la messe dès qu’il voie l’alliance. L’église est au fin fond de nul part et c’est Maddy, la grand-mère qui a insisté pour y aller. On se rend vite compte que le curé est l’amour de jeunesse de Maddy et lui, qui se pose plein de questions sur Dieu, ne s’en remet pas. Mais ils vont finir par se retrouver et chose à laquelle on s’attend, ce curé est le vrai père du premier enfant de Maddy et donc, le grand père de Bérangère. Dans le bouquin, cette histoire est vraie sauf que ce n’est pas avec le curé mais avec un homme malheureusement mort quelques jours après avoir appris que Maddy était enceinte. Et le curé n’a rien à voir là-dedans. Dans l’idée, je préfère nettement celle du film. D’ailleus le curé qui a un serpent comme un animal de compagnie et qui discute avec un jeune enfant de choeur est beaucoup plus drôle dans le film ! Dans le livre, il ne sait juste plus trop où il en est par rapport à la religion.

Ensuite, j’ai trouvé que Bérangère était une “pimbêche” (comme dit le curé dans le film) dans le bouquin alors que pas du tout dans le film. Ca tient peut être à l’actrice, Clémence Poésy que je trouve très belle d’une manière très simple. Peut-être aussi que le film ne remonte pas sur l’organisation du mariage et sur le fait que Bérangère fasse une histoire atroce parce que la nièce de Vincent est trisomique et qu’elle fera ‘tâche’ dans le cortège des neveux et nièces. Elément présent dans le film mais Bérangère apprend la maladie de la nièce le jour même du mariage et on ne revient pas autant dessus que dans le bouquin.

Sinon, c’est plutôt audacieux de la part des réalisateurs d’avoir tout mélangé. Jean-Philippe dans le livre a reçu quelques mois auparavant un mot anonyme qui dénonce un supposé adultère de sa femme que Vincent va retrouver dans son assiette lors du dîner à l’hôtel dans le film. Le cousin qui veut embrasser des moches (aussi imbuvable dans le bouquin que dans le film) essaye d’embrasser la mariée sous les arbres dans le film et la femme de Jean-Philippe dans le bouquin. Au final, le même mec essaie de se taper deux femmes en proie à quelques doutes mais qui sont finalement amoureuses et heureuses et fidèles à leur mari, de quelques heures ou de plusieurs années !

Quant à Vincent, ses doutes ne sont pas tellement mis en avant dans le film.

Pour finir (après j’arrête c’est promis), quelques détails sans intérêt mais qui me font titiller : le prénom du curé est changé, pourquoi ? Hélène et Alexandre ont trois enfants et plus que deux dans le film (bon ça encore ça passe, le troisième enfant n’a aucun rôle), Marie est habillée en jolie petite robe noire dans le livre et tout en rose dans une robe transparente dans le film mais toujours avec le sac et le chapeau, pourquoi là aussi ?

Les seuls éléments qui ne changent pas tellement sont Pauline, la petite nièce ouverte et qui devient vite ami avec la jeune trisomique, Marie la soeur qui se lie très vite d’amitié avec une soeur de l’autre famille et celle de Hélène, malheureuse avec son mari.

Bref, excusez moi pour ce long billet dont je ne suis pas sûre de l’intérêt. C’est bien la première fois que je fais un billet comparé livre/film et je ne sais pas encore tellement comment m’y prendre sans faire un billet livre, un billet film. J’espère ne pas trop vous avoir ennuyé !

Surtout que moi, honnêtement, sans m’être ennuyée à ce mariage, il ne m’aurait pas manqué si je ne l’avais ni lu, ni vu ! 🙂

Vu/lu dans le cadre du challenge organisée par Fashion et Stéphanie 🙂

Retrouvez tout plein d’avis sur le livre écrit par Blandine Le Callet sur BOB.

Published in: on 22/03/2010 at 6:07 AM  Comments (27)  

The URI to TrackBack this entry is: https://laouleslivressontchezeux.wordpress.com/2010/03/22/une-piece-montee-blandine-le-callet/trackback/

RSS feed for comments on this post.

27 CommentsLeave a comment

  1. J’avais été assez touchée par le livre (cela ne me dérange pas de voir ce que certains peuvent dépenser … ils font ce qu’ils veulent avec leur fric … même si je trouve certaines dépenses ridicules !) mais le film ne me tente pas plus que ça (et de toute façon, il est rare que j’aille voir un film français au ciné !)

    • oui c’est vrai que chacun fait ce qu’il veut avec son fric mais y a des moments où ça agace plus qu’autre chose ! le film n’a rien d’extraordinaire même si au final, j’ai préféré le film au livre ! (après mûre reflexion :-))

  2. Manque de temps pour el ciné en ce moment, mais je me souviens que j’avais apprécié le livre lors de sa lecture, peut être parce que cette satire des mariages bourgeois me rappelais tout un monde avec lequel j’ai passé une partie de ma scolarité, campé dans des conventions qui me semblaient déjà obsolètes…

    • le livre a toujours reçu d’excellent critique. Ce qui n’est pas vraiment le cas du film !

  3. J’avais bien aimé le livre. Je l’ai vraiment vu comme une satyre des mariages bourgeois, avec des dépenses folles et les faux-semblants. J’ai également trouvé Bérangère irritante, mais je crois que c’était bien le but. Je ne savais pas qu’un film en avait été tiré. Pourquoi pas en DVD?

    • Le film vient tout juste de sortir au cinéma avec Jean Pierre Marielle, Danielle Darieux…

  4. J’avais bien aimé le roman. Je ne me souviens pas du tout d’avoir énervé. Et le film me tente, mais surement plutôt en DVD.

    Et quand à ta question “mais, je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi, je ne l’ai pas du tout vu sous cet angle là”, ne crois-tu pas que ce soit lié au fait que tu sois en plein préparatif de mariage ? 😉

    • Oui, la réponse à cette question est probablement la bonne ! Mais de toute façon, ce genre de mariage m’agace au plus au point (quand il s’agit de personnes de mon entourage et que je dois en “subir” les conséquences, même pas intermédiaire). Et donc mes préparatifs n’ont rien à voir alors oui, peut être que c’est pour ça que j’ai été tout simplement énervée !

  5. Je passe ! Sur le livre, mais aussi sur le film du coup !! Les histoires de mariage dans ce style, très pu pour moi de toute façon !

    • Normalement, c’est l’occasion de rire un peu ! 🙂

  6. C’est un livre qui a une résonnance particulière pour moi, il est sorti et je l’ai donc lu l’année de mon mariage. Je l’ai beaucoup aimé et d’ailleurs je l’ai offert à tout le monde cette année-là : ma mère, ma belle-mère, mes témoins et amies le jour de mon enterrement de vie de jeune fille… Bref, du coup je n’ai pas trop envie de voir le film de peur d’être déçue. En même temps, l’idée du curé grand-père de la mariée, c’est bien trouvé. Son côté pimbêche c’est ce qui m’avait plu dans ma lecture, car elle se révèle comme cela dans l’organisation de son mariage alors qu’elle n’a pas l’air de l’être normalement. Et j’avoue que même si je n’ai pas voulu d’argenterie, j’ai moi même été parfois très casse-pieds.

    • Figure toi (on se tutoie n’est ce pas ?) que moi aussi je me marie cette année. Raison pour laquelle j’ai eu envie d’aller voir le film (le livre c’était surtout pour le challenge!). Mais comme ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout le genre de mariage que nous organisons eh bien j’avoue que… en fait c’est juste le genre de mariage que je ne comprends pas. Je ne comprends pas qu’on dépense des milliers d’euros pour une robe qu’on ne mettera une fois dans sa vie et qu’on invite des gens qu’on ne reverra jamais pour le plus beau jour de sa vie. Je ne juge personne, chacun fait ce qu’il veut et je crois que ça m’amuserait quand même un jour d”être invitée à ce genre de mariage mais c’est juste quelque chose que je ne comprends pas.
      Ceci dit sur Bérangère tu as raison. Elle a l’air d’être une femme super mais dès que ça touche au mariage, elle devient une vraie garce !

  7. Très peu coutumier de ce genre de milieu j’ai bien aimé ce léger roman, dénonciateur sans y toucher, dans cette famille où il faut paraître mais où le moindre grain de sable devient une montagne (la cousine trisomique, ou la messe gâchée, deux passages qui m’ont assez plu).
    Le film ne me tente pas, malgré Jérémie Rénier ou Danielle Darrieux, et je suis sûr qu’il passera à la télé, d’ici quelque temps…

    • Les critiques pour le film sont assez moyennes donc je crois que la télé, c’est une bonne solution 🙂

  8. Hmmm…. j’avais noté ce titre pour le livre il y a quelque temps … mais j’étais déjà quai-certaine de ne pas entrer dans le livre car je ne suis pas du tout mariage et là, tu réactives mes craintes 🙂

    • Hmmm… je pense que tu devrais quand même tenter le coup ! Peut être que justement, contrairement à moi, tu liras vraiment ce “roman léger” dont Yohan fait un très bon résumé en une seule phrase je trouve ! 🙂

  9. Rassure-toi : pour quelqu’un qui, comme moi, ne voulais pas voir le film mais étais curieuse de savoir en quoi il ressemblait ou non au roman, ton billet est tout simplement parfait !

  10. J’ai vu le film aujourd’hui et je l’ai trouvé assez drôle. Il faut le prendre pour ce qu’il est… C’est une gentille petite comédie.

    • Oui en effet le film est une petite comedie sympa. disons que pour moi ça ne casse pas trois pattes a un canard quoi mais je ne le suis pas spécialement ennuyée non plus!

  11. J’ai trouvé ce roman totalement sans intérêt quand je l’ai lu à sa sortie… Je n’irai donc pas voir le film! 😉

    • Ah tu me rassures!!! Je commençais a me sentir vraiment seule 🙂

  12. Si j’avais apprécié le livre, j’ai vraiment trouvé le film caricatural. Brrr.
    Bon courage pour tes préparatifs de mariage 🙂

    • merci ! heureusement, on fait un mariage simple 🙂

  13. Le prochain roman sort début septembre chez stock !!! “La ballade de Lila K”. L’ayant eu entre les mains, je peux assurer que les fans ne vont pas être déçus !

    Voici la quatrième de couverture :

    La ballade de Lila K, c’est d’abord une voix : celle d’une jeune femme sensible et caustique, fragile et volontaire, qui raconte son histoire depuis le jour où des hommes en noir l’ont brutalement arrachée à sa mère, et conduite dans un Centre, mi-pensionnat mi-prison, où on l’a prise en charge. Surdouée, asociale, polytraumatisée, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Elle n’a qu’une obsession : retrouver sa mère, et sa mémoire perdue. Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d’un univers étrangement décalé, où la sécurité semble désormais totalement assurée, mais où les livres n’ont plus droit de cité. Au cours d’une enquête qui la mènera en marge de la légalité, Lila découvrira peu à peu son passé, et apprendra enfin ce qu’est devenue sa mère. Sa trajectoire croisera celle de nombreux personnages, parmi lesquels un maître érudit et provocateur, un éducateur aussi conventionnel que dévoué, une violoncelliste neurasthénique en mal d’enfant, une concierge vipérine, un jeune homme défiguré, un mystérieux bibliophile, un chat multicolore… Roman d’initiation où le suspense se mêle à une troublante histoire d’amour, La ballade de Lila K est aussi un livre qui s’interroge sur les évolutions et possibles dérives de notre société.

  14. Je viens de regarder le film, et je m’interroge sur l’acteur jouant le frère de Vincent, le marié. Qui est-il ? D’avance, merci

    • la réponse se trouve sûrement très facilement sur le net. Si vous êtes arrivés jusqu’ici, je pense que vous pouvez facilement atterrir sur allocine ! (ici c’est un blog de lecture)

  15. Il y a des films et cultures lointaines, qui à cause de ça, ceux que nous habitons à Séville, mais qui nous n`en sommes pas nés, seulement nous sommes obligés à savoir les cultures locaux: flamenco, déguissements de nazarains et “Halloween”, compétitions d`équipes de football polémiques, de cofradíes imaginaires (l`Esperanza ou la Macarena), de quartiers, de villages, les insultes infrehumains, géographiques…etc. L`épreuve, qui chaque fois, que je veux obtenir un livre récommandé de l`université ou pas, il faut qu`on m`envoyera de la France, ou d`autre zone d`ESPAGNE… En voyant le maltrait avec Lucie, je pense qu`aux personnes bourgeois malelevés-ci, qui se croient parfaites…Je la plaine, parce que bien que je n`ai qu`un problème linguistique, ces natifs me traitent aussi mal qu`avec les physiques. J`ai les bolets plus apropiés pour y être méprisée: langue birlinguée, madrilenne et physiques européens, et surtout libre de manipulation. Ça veut dire: de cliché à sevillanîme: ne pas saluer, remercier, me moquer des handicapés à leur visage, parler mal de (mots pas adequats)…bref être plus que spéciale qu`eux.


Leave a comment