Borges, de loin; Christian Garcin

“Borges, de loin” : voilà un titre tout à fait approprié puisque Christian Garcin brode plus qu’il ne s’approche vraiment de Borges…

L’introduction est un peu longue et nous parle d’abord de Kafka et de Faulkner. L’auteur titille ensuite notre envie de lire sur Borges (mais peut-être aurais-je du comprendre plus vite que ce n’était pas réellement le but du livre, tout simplement parce que Garcin ne s’en sent pas capable, et de ça, je ne peux pas le blâmer), en nous racontant pendant 40 pages comment il en est venu à lire l’auteur argentin.

Celui qu’on attend arrive alors doucement, sans qu’on s’en rende compte. On sent enfin à quel point C. Garcin est imprégné de Borges, à quel point il a besoin de Borges, à quel point il est Borges*.

Pendant quelques chapitres, Garcin se laisse “promener” par Borges, lui qui ne voulait pas entrer dans ses labyrinthes (plein de miroirs, de rêves, de tigres…) de peur de s’y perdre.

Il aurait dû pourtant ! C’est toujours agréable d’entrer dans l’univers de ce génie argentin, peu importe par quelle porte on passe. Ici, le chemin emprunté est plutôt facile. Sauf qu’il a trop peur de s’égarer (ce qui peut vite arriver, je le conçois) et du coup sort très vite du labyrinthe qu’est Borges pour nous raconter des anecdotes dont on se fiche un peu et surtout pour en revenir à sa petite personne et à tout ce qu’il aurait aimé écrire dans ce livre et qu’il n’a pas fait.

En bref je dirai une lecture décevante mais pas inintéressante (comment peut-on l’être quand on parle de Borges ?). N’oublions pas qu’il s’agit de la collection “l’un et l’autre”, ça devrait plutôt être une espèce d’ode à Borges par Christian Garcin, pour Borges, et pas pour tout lecteur avide de Jorge Luis Borges.

Ceci dit, j’ai bien noté quelques titres à lire, je me suis à nouveau dit que pour lire Borges il faut du temps, une ouverture et une disponibilité d’esprit, un stylo et un carnet et je dois reconnaître que je suis totalement d’accord avec l’auteur quand il dit que Borges représente tout le “Mystère de la Littérature” et que toute la littérature est Borges et que Borges est toute la littérature.

*voilà que je me mets à parler comme Georgie (de son petit nom d’enfant). Je conçois que vous ne compreniez pas le sens de ma phrase mais avec Borges dans la tête, je ne vois pas comment je peux le dire autrement ! Qui aurait cru que mes billets, pourtant pas si folichons, auraient un jour une mini dimension métaphysique ?
Published in: on 08/10/2012 at 8:54 PM  Comments (10)  
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10 CommentsLeave a comment

  1. Ah ? Bon. J’apprécie la plume de C.Garcin mais je vais m’abstenir pour celui-ci.
    ( il y a quand même une bonne nouvelle, j’ai enfin réussi à choisir un titre de Borgues. On se rapproche ;-))

    • Ecoute je n’avais jamais lu C.Garcin auparavant et je n’ai pas dit qu’il écrivait mal. Il écrit juste plus sur lui que sur Borges mais en fait, c’est clairement dit, je n’avais juste pas fait très attention, étant bloquée sur Borges ! D’ailleurs j’ai vu que Garcin avait écrit un récit de voyage avec Eric Faye (que j’adore) du coup je vais y jeter un oeil ! Et youpi pour le titre de Borges !! (c’est quoi c’est quoi c’est quoi ???)

  2. Oui, nous nous sommes comprises, je n’ai pensé que tu affirmais que C.Garcin écrivait mal mais bien ce que tu as expliqué, que ce livre ne correspondait à tes attentes.
    ( le titre de Borges – sans le U c’est plus mieux ! – c’est ” le livre des êtres imaginaires “, j’espère l’attraper demain :))

    • je n’ai pas lu celui ci mais j’y compte bien, évidemment, un jour !

  3. Le livre ne me tente pas, mais en revanche tu me donnes furieusement envie de relire Borges ! Je crois en plus que j’en ai un ou deux dans ma PAl. Y’a plus qu’à !

    • ah tant mieux !!! Dis dès que tu auras fait un billet, envoie moi le lien, je pourrai faire une récap de mon pseudo challenge “borges, mon amour” !!

  4. J’aime beaucoup cette collection L’un et l’autre. Je n’ai pas lu ce titre (et vais certainement m’en abstenir), mais j’avais été totalement séduit par un ouvrage de Marie Didier, La nuit de Bicêtre, où elle revient sur le traitement de la folie juste avant la Révolution. Passionnant !

    • je crois n’avoir jamais lu d’autres titres de cette collection mais ça ne m’étonne pas que les divers sujets soient tous aussi passionnant les uns que les autres…

  5. Je ne suis guère convaincue par ce livre-ci après ton avis… Je ne le note donc pas dans ma liste mentale consacrée à Borges (tu es au moins parvenue à m’en faire créer une pour “un jour” lointain où il me prendra l’envie de me renseigner sur lui avant de le retenter ;))

    Par contre, la collection que tu viens de me faire découvrir m’intéresse ! J’ai appris par la même occasion en allant sur le site de Gallimard que j’ai déjà lu un des livres de ladite collection paru en poche.

    • je me sens toujours gênée quand quelqu’un décide de ne pas lire un livre parce que j’en ai fait un avis négatif. Surtout dans ce cas précis où j’ai été déçue du fond parce que ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Et pas parce que ce n’est pas bien.
      C’est bien, c’est intéressant, c’est pas mal écrit. Mais tout était dans le titre et moi je n’ai lu qu’une partie du titre !


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