Comment je suis devenu un écrivain célèbre, Steve Hely

Pete Tarslaw est assez doué pour les mots et les belles phrases : quand il était enfant, sa mère lui interdisait de regarder la télé mais il avait le droit de lire tout ce qui lui tombait sous la main. D’ailleurs, il est employé dans une agence qui propose d’écrire des lettres de motivation pour les autres. Quand Polly, son ex, lui annonce qu’elle va se marier, il décide de devenir un écrivain riche et célèbre dans l’unique but de l’humilier à son mariage.

Pete Tarslaw nous raconte donc comment, d’un simple e-mail qui fait office de faire-part, il en est venu à s’enfermer chez sa tante dans une cabane à sucre dans le Vermont pour écrire son bouquin “Cendres dans la tornade”.

C’est clair, net et dit d’emblée : ce roman est un vrai portrait au vitriol de l’industrie du livre. Le monde du livre n’est plus que marketing et notre cher narrateur (parce qu’avec tous ses défauts, on s’attache quand même rapidement à lui, après tout, tout a commencé à cause d’un chagrin d’amour) ne cherche qu’une chose : écrire un best-seller, gagner beaucoup d’argent et avoir toutes les filles à ses pieds. Et comme les auteurs qui se vendent le plus écrivent ce que lui-même considère comme de la guimauve (pour ne pas dire de la m**rde), il estime qu’il peut très bien le faire.

Je ne vais pas vous raconter toutes les affres de Pete. C’est assez drôle et un peu pathétique parfois. Le monde du livre y est salement dépeint mais mon petit doigt me dit que c’est criant de vérité. Il y a quelques phrases qui nous mettent sur la bonne voie : aucun éditeur ne sait ce qui va se vendre. Ce sont les gens qui décident de ce qui va fonctionner, pas les critiques.

La forme du bouquin est assez intéressante : dans la première partie, Pete nous raconte comment il a écrit son bouquin. De temps à autre, des extraits d’autres livres qui passent par son chemin font une petite coupure. Il y a beaucoup de listes d’idées ou de choses qui se sont passées pendant ces quelques semaines. Honnêtement, j’ai trouvé ça un tout petit peu longuet et j’avoue avoir sauté deux ou trois extraits qui n’apportent pas grand chose à l’histoire, sinon de savoir que Steve Hely, l’auteur du livre que nous lisons, est capable d’imiter plusieurs styles. (Je suis un peu méchante, je l’avoue).

Ceci dit, à la moitié du bouquin, “Cendres dans la tornade” est publié et les choses bougent. Et chaque chapitre commence par un extrait quelconque d’un bouquin en rapport avec ce qui va se passer (en général, ce sont des romans écrits par des auteurs de best-sellers que Pete va rencontrer dans son périple). Cela a donc un tout petit plus de rapport à l’histoire que nous lisons.

Je sens que mon billet est un peu décousu, je m’en excuse. Parce que je viens de lire un livre sur comment écrire un bon livre, ou du moins comment écrire un livre qui se vend, ce qui n’a carrément rien à voir ! Du coup, j’ai comme l’impression d’être obligée d’écrire un bon billet, du moins un billet qui va être lu, ce qui n’a peut-être rien à voir ! 😉

Je ne suis même pas sûre de pouvoir dire que ce roman est un bon roman. C’est un roman intéressant, aucune hésitation là-dessus. C’est cynique et plutôt drôle. Le héros est une espèce de anti-héros attachant. La forme du bouquin n’est pas hyper linéaire. Comme dans le roman que Pete Tarslaw a écrit, Steve Hely a réussi à faire passer plusieurs ingrédients qui font la bonne recette : une histoire d’amour gâchée, une escroquerie (le patron de Pete est quelqu’un de très sympa mais pas très honnête), des personnages secondaires un peu loufoque, et même une virée en voiture qui pourrait se comparer à une superbe course poursuite hollywoodienne !

En fait, c’est un roman réussi. Et en y réfléchissant, j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire. Les éditions Sonatine ont encore fait un bon boulot, à croire que chez eux, ils ont trouvé la clé du mystère éditorial 😉

Published in: on 13/03/2011 at 8:52 PM  Comments (14)  

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14 CommentsLeave a comment

  1. Oh c’est hyper tentant, ça ! 🙂

    • ouais, avec encore un peu plus de recul, c’est quand même bien trouvé son truc 🙂

  2. Je valide !
    Malin, souvent drôle mais pas seulement.
    (et je n’avais pas aimé (du tout) le précédent livre de Sonatine, comme quoi… ; )

    • lequel précédent livre de Sonatine ?

      • “Précédent”… pour moi, je veux dire.
        C’était Sara Gran – j’ai même oublié le titre

        (NB – m’étais fait avoir par ces promos US que Sonatine relaie à la perfection, genre “Le meilleur livre de l’année!” (Bret Easton E) – on ne m’ y reprendra plus…)

      • Ah oui, Sara Gran, moi aussi je l’ai détesté celui-là ! Le pire édité par Sonatine, y a pas photo (mais bon, tout le monde à droit à l’erreur, n’est ce pas ?) 🙂

  3. Je copite sur Cuné !

    • bon bah même réponse alors 😉

  4. Cela m’a l’air assez bizarre !!! Et pour avoir les filles à ses pieds et beaucoup d’argent, il y a sûrement d’autres métiers plus “rentables” qu’écrivain 😉 mdr !!!

    • certes, mais quand on est doué pour les mots, pourquoi pas ? Surtout que notre cher Pete Tarslaw est plutôt du genre faignant donc il choisit ce qu’il considère comme la facilité!! 🙂

  5. A lire avant de publier un prochain best-seller alors !!!

    • A lire sans faute en effet ! 😉

  6. Je suis justement en train de lire ce livre. Je trouve le point de vue de l’auteur assez cynique par rapport à l’industrie, mais j’ai l’impression néanmoins qu’il se rapproche un peu de la vérité… Par contre, le livre écrit par Peter Tarslaw… Je voudrais me suicider plutôt que de le lire. Un jour, j’étais tombée au hasard sur un roman à l’air intéressant dans la bibliothèque de mon école, qui était au départ en espagnol et qui avait été traduit en français… Sa prose était aussi insipide que celle de Cendres dans la tornade. xD J’en avais mal au coeur à force de lire, je ne m’y retrouvais plus, ça devenait un véritable enfer… Enfin. Le livre en tant que tel est bon, assez fluide, avec une bonne intrigue et un sujet original. J’attends toujours la chute, comme je ne suis rendue qu’à peu près aux deux tiers. :p

  7. Il était une fois, un chien de guerre abandonné dans la rue.Un jour un enfant qui s’appelle Luc l’adopte et lui donna le nom de Ben.
    Mais. il ne savait pas que s’est un chien de race.Il part en voyage et lisse avec la bone


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