Jusqu’à présent, je n’ai jamais vraiment eu d’auteurs, ou de livres “doudou”. Vous savez, les livres que vous ouvrez en sachant très bien qu’il vous font faire du bien, ou que vous allez passer un bon moment.
Je crois pouvoir dire maintenant, sans me tromper, que les livres de Ellory entrent dans cette catégorie.
Bien sûr, Ellory écrit des polars, des romans noirs. Alors il est difficile que ces romans font du bien. Mais à chaque fois c’est un tel plaisir de lire un bon polar que l’effet est le même !
Et pourtant, il s’agit ici de Daniel Ford, condamné à mort pour le meurtre de son meilleur ami, noir, Nathan Verney. Meurtre qu’il n’a pas commis. Au terme de ces douze années de prison et à la veille du jour J, Daniel se confie à un révérend et revient sur son histoire et celle de Nathan, à partir du jour où il se sont rencontré au bord d’un lac, à six ans, et ont partagé un sandwich…
L’histoire d’amitié entre un blanc et un noir aux Etats-Unis dans les années 60 et 70 n’est pas de tout repos… Mais Daniel et Nathan sont amis malgré tout, malgré la ségrégation, malgré la guerre du Viêt-Nam, malgré la sorcière Eve Chantry dont l’histoire dans l’histoire est très touchante.
Ellory revient sur l’histoire des Etats-Unis, où tous les évènements de cette période là ne serait qu’un histoire de complots. J’aime beaucoup cette vision des choses et j’ai aimé vivre (j’allais dire revivre, tout simplement parce que c’est une partie de l’histoire du pays qu’on retrouve dans beaucoup de polars) cette période.
Mais je crois que ce que j’ai préféré par dessus tout, c’est la capacité qu’à R.J Ellory à se mettre dans la peau de n’importe qui. La seule “expérience” que j’ai des condamnés à mort c’est le film “La ligne verte”; mais j’ai vraiment eu la sensation d’y être en lisant le récit de Daniel Ford. Et j’ai été complètement happée par les émotions qui ressortent.
Encore une fois, bravo à Ellory, dont c’est le premier roman (je ne les lis donc pas du tout dans l’ordre!!), ce qui présageait déjà les très très très bons polars à venir.
Si je devais classer celui-ci, je le mettrai dans les “très bons polars”. Les très très, très bons sont pour moi (mais si vous me lisez depuis un certain temps vous devriez déjà le savoir) : Bad signs (pour les impatients, sortie français en septembre 2013) & The anniversary man : ex æquo !